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L’exploitation minière dans le Pacifique se caractérise par sa diversité et par son inscription dans les trajectoires historiques spécifiques des pays. Enjeu économique, social et environnemental souvent majeur, elle traverse les époques coloniale et postcoloniale de la région, mais ses implications politiques et ses impacts socio-environnementaux sont extrêmement différenciés. Selon les lieux du Pacifique où elle s’est développée, l’activité minière a été facteur de désastres environnementaux tout comme de processus de développement économique ; elle a aussi généré des problèmes fonciers et culturels, lorsque l’implantation des mines a affecté des territoires à forte teneur symbolique et patrimoniale. L’exploitation minière est affaire d’argent, de pouvoir, de ressources et de sens. Elle marque de son empreinte les sociétés océaniennes contemporaines et met en jeu l’avenir des populations, sur un mode souvent conflictuel. Cette mise en jeu s’est répétée à des époques et dans des contextes variées et elle a toujours été en même temps mise en récit : mise en récit d’un passé non minier, d’un présent magnifié ou difficile, d’un futur aux contours parfois trop bien dessinés.
Les représentations de la mine dans l’histoire et dans la littérature peuvent nous apporter des éclairages très révélateurs sur la manière dont la mine a modelé les imaginaires et les représentations des populations et des institutions concernées, selon des modalités et des temporalités diverses (l’avant, le présent et l’après de la mine par exemple), par cette activité. Il s’agit de montrer quels éclairages peuvent apporter les récits miniers – qu’ils soient issus des enquêtes de terrain, des documents de politiques publiques (policy narratives), des sources archivistiques ou de la création littéraire – sur la manière dont la mine a modelé les imaginaires et les représentations des populations et des institutions touchées par cette activité. En quoi l’activité minière participe à des grands récits communautaires et/ou nationaux dans le Pacifique ? Comment contribue-t-elle aux mythologies et à l’élaboration des mémoires collectives ? Dans quel contexte, et en fonction de quels enjeux passe-t-elle d’un statut d’activité économique aux effets négatifs sur l’environnement à celui de patrimoine historique, valorisé comme une extension mémorielle et matérielle d’un collectif ? En bref, comment, et à quelle échelle (locale, nationale, globale) la mine participe-t-elle, ou au contraire, empêche-t-elle la création de ce que Benedict Anderson nomme les « communautés imaginées » ?
Le projet de ce dossier, coordonné par Eddy Banaré et Pierre-Yves Le Meur est de mettre en lumière autant la variété des problématiques posées par l’exploitation minière dans le Pacifique que leurs points de convergence, aux travers du prisme de sa mise en récit : comment la mine est-elle racontée ? Par qui, à quelles fins et avec quels effets ? Pour traiter de ce thème, sont attendus des papiers proposant des analyses et des mises en contexte des textes, situations et héritages historiques et des productions artistiques (littéraires, picturales, cinématographiques, théâtrales, etc.) et muséographiques portant sur les différentes formes de mise en récit de la mine dans la Pacifique. Il s’agit ainsi de donner à voir la variété des expériences humaines de la mine de la région Pacifique à travers la multiplicité des narrations évoquant les discours, les pratiques et les représentations de cet « objet » si particulier.
Les propositions sont à envoyer, en respectant les normes de présentation duJournal, à la rédaction (sdo chez quaibranly.fr, leblic chez cnrs.vjf.fr) le plus rapidement possible, au plus tard au 31 décembre.
Calendrier :
Réception des textes : décembre 2013
Mise en lecture : janvier-février 2014
Envoi des avis de lecture aux auteurs et de mande de corrections : mars 2015
Retour des textes définitifs : avril 2014
Accéder à la version anglaise : http://jso.revues.org/6829
Page créée le lundi 21 octobre 2013, par Dominique Taurisson-Mouret.