jeudi 22 mai 2025
« En 1825, en échange de la reconnaissance de l’Indépendance d’Haïti, la France impose à la jeune république le paiement d’une dette pour indemniser les anciens propriétaires de Saint-Domingue ; fardeau économique d’une telle ampleur que les conséquences sont encore visibles aujourd’hui. Pourtant, après avoir vaincu les armées de Napoléon en 1804, Haïti était devenue la première république noire indépendante du monde et un symbole de la résistance contre le système colonial. Et tandis que les noms de figures comme Toussaint Louverture et Jean-Jacques Dessalines ont traversé les siècles, le cinéma a accordé peu d’intérêt à leurs histoires.
À l’occasion du bicentenaire de l’imposition de la dette à Haïti, le festival Esclavage & Cinéma met en lumière de rares œuvres qui ont su célébrer l’histoire et la révolution haïtiennes. Qu’il s’agisse de films de fiction, de documentaires ou de dessins animés, leurs réalisateurs partagent un même désir : celui de faire vivre l’histoire d’Haïti, d’explorer la richesse de sa culture et de rendre hommage à l’esprit de résistance de son peuple, qui ne s’est jamais tu.
Œuvre surprenante et avant-gardiste, imaginée par treize peintres haïtiens, L’Aube noire est une fable allégorique qui rend hommage à la culture locale en racontant l’histoire de l’île. Quant à Papa Machete et Le Cri du lambi, ces films brouillent les pistes temporelles, où passé et présent se confondent, afin d’interroger l’héritage de la résistance contre l’oppression et l’esclavage. Enfin, bien que situé dans un univers imaginaire, près de cinquante-cinq ans après sa réalisation, Queimada demeure l’une des rares tentatives audacieuses de retranscrire la révolution haïtienne sur grand écran. »
Une programmation de Antoine Guégan, historien du cinéma.
Voir en ligne : « Festival Esclavage et cinéma »