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Appel
Date limite de soumission : vendredi 30 janvier 2026
Ce numéro thématique vise à rassembler des contributions scientifiques autour des liens entre décolonisation et justice en criminologie, tout en proposant de mener une réflexion à la fois théorique et empirique. Il ouvre un espace aux dialogues critiques entre différentes disciplines qui s’intéressent à la persistance des rapports coloniaux au sein des systèmes de justice et cherche à mettre en lumière les savoirs et les approches qui les contestent ou les transforment. Parmi les enjeux visés par cet appel, on retrouve la justice sociale, les systèmes alternatifs, la prise en charge des populations marginalisées, la reconnaissance des violences structurelles ou encore la réparation aux victimes.
Comité scientifique
Melouka, Ismehen, Université de Montréal
Zota Andreea, Université de Montréal
Wemmers Jo-Anne, Université de Montréal
La science criminologique et, de façon plus générale, les disciplines en sciences sociales, sont davantage liées au processus de décolonisation qu’il n’y paraît. La relation historique entre la criminologie conventionnelle et les peuples autochtones est marquée par un profond déséquilibre, autant sur le plan pratique qu’épistémique. Ce rapport de pouvoir inégal découle en grande partie du fait que la discipline criminologique est encore étroitement liée aux pouvoirs et intérêts de l’Etat colonial. Un regard décolonial permet dès lors de remettre en question les perspectives dominantes en sciences sociales, celles-là mêmes qui forment les professionnels œuvrant auprès des populations marginalisées. Le processus de décolonisation a des répercussions profondes sur l’appareil pénal, notamment sur le système de justice, qui nécessite de prendre en compte la manière dont les personnes qui y sont surreprésentées - les populations autochtones en particulier -, sont perçues et traitées.
Au-delà des mécanismes juridiques conventionnels, la justice adopte différentes formes, comme la réconciliation, la réparation et la reconnaissance. En abordant ces dynamiques, ce numéro a pour objectif une compréhension plus nuancée des effets de la décolonisation sur la justice, tant dans ses fondements que dans ses applications contemporaines. À cet égard, l’ouverture à des perspectives critiques et diversifiées sur la violence, trop souvent envisagée sous un angle uniquement interpersonnel, est pertinente sur les plans scientifique et social. Le cadrage interpersonnel limite en effet la prise en compte des dimensions structurelles et systémiques de la violence, qui sont pourtant essentielles à la compréhension des inégalités persistantes en ce qui a trait à l’accès à la justice, à la distribution des ressources et aux mécanismes de reconnaissance.
Voici quelques questions ciblées permettant de mobiliser des perspectives souvent marginalisées dans les débats criminologiques (liste non exhaustive) :
Comment les systèmes de justice perpétuent-ils (ou transforment-ils) les rapports coloniaux ?
Institutions pénales, pratiques policières, justice criminelle : quelles sont les continuités ou les ruptures avec les logiques coloniales ?
Quelles alternatives à la justice pénale permettent de remettre en question (ou de rompre avec) les logiques coloniales ?
Approches communautaires, autochtones, réparatrices, abolitionnistes : que nous apprennent-elles sur la justice ?
Quels savoirs, quelles voix et quelles épistémologies pour une criminologie décoloniale ?
Comment remettre en question les paradigmes dominants en sciences sociales et quelle place faire aux savoirs autochtones et du Sud ?
Comment reconnaître les victimisations structurelles et y répondre ?
Quelles formes de reconnaissance, de réparation, ou de justice sont possibles et pertinentes ?
Comment les positionnements identitaires et les émotions collectives issus des conflits intergroupes influencent-ils les rapports à la justice et à la réconciliation ?
Culpabilité, empathie, responsabilité, pardon : quels rôles jouent ces processus dans les dynamiques de réconciliation ?
Pour proposer une contribution à ce numéro thématique, transmettre les noms, affiliations et coordonnées des auteurs à ismehen.melouka chez umontreal.ca, andreea.ioana.zota chez umontreal.ca et jo-anne.m.wemmers chez umontreal.ca. La proposition doit également inclure un titre et un résumé en français d’une longueur de 250 à 500 mots.
La date limite pour soumettre une proposition est le 30 janvier 2026. Les autrices et auteurs dont les propositions seront retenues auront ensuite jusqu’au 30 avril 2026 pour soumettre la première version complète de leur manuscrit.
La revue Criminologie, fondée par Denis Szabo en 1968, est publiée par les Presses de l’Université de Montréal. Figurant parmi les premières revues de sciences sociales québécoises, elle est aujourd’hui la seule revue de criminologie francophone en Amérique du Nord.
Elle est depuis 2002 disponible sur la plateforme de diffusion numérique Érudit. Tous les numéros depuis 1968 sont numérisés et accessibles en ligne. La revue Criminologie offre depuis 2017 le libre accès total à l’ensemble de ses publications. Egalement, la plateforme de gestion en ligne des articles permet aux auteurs de soumettre leurs articles scientifiques. Chaque numéro propose une dizaine d’articles thématiques ainsi que des articles hors thème.
Page créée le vendredi 14 novembre 2025, par Webmestre.