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Appel
Date limite de soumission : lundi 9 février 2026
Appel à communication pour une Journée d’études à l’Université Paris Cité
À travers le monde cette dernière décennie, le contrôle des frontières a été exercé avec une brutalité crue. Cette re-frontiérisation ajoute à la tragédie des parcours de celles et ceux qui ont été obligé.es de fuir la persécution et de chercher refuge ailleurs. Désormais objet d’un champ en plein essor, les Border Studies, les frontières sont indissociables de l’expérience migratoire contemporaine et font l’objet de nombreux travaux et projets de recherche. Qu’ont à dire les historien.nes de la migration forcée, de la persécution et de la surveillance sur le contrôle aux frontières alors que l’objet est en plein renouveau épistémologique, notamment chez les sociologues, les anthropologues et les géographes ? Comment peuvent-ils contribuer à un discours interdisciplinaire sur les « frontières » ? Cette journée d’étude porte sur les processus de contrôle aux frontières et les expériences qui leur sont associées sur la période 1870-1923. Elle entend faciliter les conversations entre les disciplines et les champs d’études – Border Studies, Refugee Studies, Mobility and Surveillance Studies – dans un esprit de dialogue entre spécialistes de la période et du plus contemporain. La période retenue (1870-1923) fut marquée par l’explosion des tensions géopolitiques et identitaires, cristallisées par les frontières qui se redessinent,, et les nouvelles modalités de contrôle, sur fond de nationalisme et d’impérialisme exacerbés, mais aussi d’un internationalisme juridique naissant. En outre, la mondialisation des transports et des communications intensifiait les flux de biens et de personnes, volontaires ou non. En adoptant une approche transnationale et transimpériale, les organisateur.ices de la journée d’étude invitent des propositions sur la manière dont des espaces longtemps considérés comme fragmentés et cloisonnés (par exemple l’Europe centrale et balkanique, le Moyen-Orient, le Caucase, la Méditerranée, etc.) furent reliés au reste du monde, et parfois à des puissances métropolitaines souveraines géographiquement éloignées, par le contrôle des frontières ainsi que les migrations forcées de populations et de biens. Capitalisant sur l’apport des Border Studies, les organisateur.ices encouragent les participant.es à considérer les frontières dans leur diversité, et dans l’incidence politique, sociale, juridique, économique intime que cette diversité impose, dans leur traversée, aux « sujets » (personnes ou choses) jugé.es « indésirables », que ce soit par un ou plusieurs États. On pourra ainsi s’intéresser aux situations de frontières et aux expériences de passages de frontières par : les personnes cherchant refuge et protection (pour fuir à la persécution, poursuivre la dissidence politique, échapper à la justice d’un pays, etc.) ; par des humanitaires remettant en question les normes dans leurs opérations de sauvetage. On pourra encore envisager des études sur la circulation de « choses » et d’idées considérées comme clandestines, illicites ou séditieuses. Tandis que la ligne-frontière inter-étatique semble s’imposer comme point de passage évident entre deux juridictions, les organisateur.ices souhaiteraient porter une attention particulière : à leur physicalité et leur épaisseur (en abordant les effets d’espaces transfrontaliers, notamment en zone côtière ou montagneuse) ; à leurs lignes souvent mouvantes (dans le cas de frontières contestées, ou de lignes tracées par les bateaux de sauvetage étrangers) ou évanescentes (« frontières fantômes » dues à la décomposition des empires et la recomposition des États-nations) ; ou bien encore aux espaces interstitiels que peuvent être ambassades et lieux sous juridiction étrangère (les églises par exemple) ; ou encore aux camps. Inspiré.es par le point de vue de Michel Agier dans La Condition cosmopolite (2013, p. 6 ; Borderlands, 2016, p. 7) selon lequel « De [la frontière], le regard sur le monde change », les organisateur.ices invitent les participant.es à adopter une perspective englobante de la diversité des expériences des frontières, en tentant de mettre en regard ce que prescrit l’État (top down) et ce que vivent les acteur.ices à la frontière (from below), quel que soit leur statut (agents de contrôle, personnes ou choses en mouvement, passeur.ses, etc.). Nous acceptons les propositions en anglais ou en français de chercheur.ses à tous les stades de leur carrière.
Les propositions pourront notamment porter sur les thématiques suivantes sans s’y limiter :
Les espaces frontières comme espaces paradoxaux (violence/refuge)
Franchissement de frontières et reconfigurations (politiques, juridiques, sémantiques, intimes)
Contrôle aux frontières & technologie ; contrôle aux frontières et santé ; espaces liminaires
situations de négociations aux frontières
Tensions frontalières inter-étatiques sur les définitions de l’indésirabilité ; coopération inter-étatique/transimpériale ; dynamiques régionales ; dynamiques intra-impériales et transcoloniales
Situations de l’entre-deux et souverainetés incertaines
Emotions aux frontières
Expériences de frontières et objets (ou « non lieux de l’exil », selon Alexandra Galitzine-Loumpet)
Genre et tactiques du franchissement des frontières, dans le cadre des migrations forcées et des oppressions/surveillances politiques.
Les propositions seront adressées pour le 9 février 2026 au plus tard à policingmobility chez gmail.com.
Membres du comité organisateur : Sophie Coeuré, Université Paris Cité, ECHELLES (CNRS-UMR 8264), Zeynep Gursel (Rutgers University), John-Erik Hansson, Université Paris Cité, ECHELLES (CNRS-UMR 8264), Thomas Jones (University of Buckingham), Stéphanie Prévost, Université Paris Cité, ECHELLES (CNRS-UMR 8264)/IUF
Membres du comité scientifique : Michel Agier (EHESS), Constance Bantman (University of Surrey), Sophie Coeuré (Université Paris Cité), Delphine Diaz (Université de Reims-Champagne Ardenne/IUF), Laurent Dornel (Université de Pau et des Pays de l’Adour), Zeynep Gursel (Rutgers University), John-Erik Hansson, Université Paris Cité, ECHELLES (CNRS-UMR 8264), Thomas Jones (University of Buckingham), Renaud Morieux (University of Cambridge), Stéphanie Prévost, Université Paris Cité, ECHELLES (CNRS-UMR 8264)/IUF, Joseph Viscomi (Birkbeck, University of London)
Avec le soutien financier de l’Institut universitaire de France & du projet « AnarchInt » (financé par l’ANR-18-IDEX-0001), ECHELLES UMR 8264
Colloque
Mardi 9 juin 2026
Page créée le jeudi 18 décembre 2025, par Webmestre.