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Appel
Date limite de soumission : vendredi 31 janvier 2025
Numéro de Lusotopie, dirigé par Víctor Barros, Instituto de História Contemporânea, Faculdade de Ciências Sociais e Humanas da Universidade NOVA de Lisboa / IN2PAST – Laboratório Associado para a Investigação e Inovação em Património, Artes, Sustentabilidade e Território et Suzano Costa, Observatório Político, Instituto Superior de Ciências Sociais e Políticas da Universidade de Lisbo
En 2025, quatre pays africains – l’Angola, le Cap-Vert, le Mozambique et São Tomé et Príncipe – commémorent leurs cinquante ans d’indépendance. Cette éphéméride tisse des liens historiques avec le cycle du cinquantième anniversaire de l’indépendance qui a débuté en 2023 et qui remonte à la proclamation de l’État de Guinée-Bissau le 24 septembre 1973 (que le Portugal n’a reconnu que le 10 septembre 1974).
Les processus d’indépendance sont des événements politiques, économiques et socioculturels aux ramifications diverses qui interconnectent, simultanément, les histoires de résistance et la construction de la subjectivité politique des individus et des peuples. C’est pourquoi les indépendances ne sont pas des dons ni des artifices politiques. Ce sont des phénomènes multiformes, constitués d’une multiplicité de dynamiques, de structures et de processus en constante évolution. Et dans le cas spécifique des territoires et des peuples qui ont été soumis au colonialisme et à la domination impériale, ces complexités historiques et matérielles sont encore plus flagrantes. D’une part, parce que les indépendances proposaient de rompre avec la logique de la situation coloniale. D’autre part, parce qu’elles ont donné naissance à de nouveaux États qui sont devenus membres de l’ordre politique internationale en tant qu’entités souveraines.
L’histoire mondiale des décolonisations conquises à la suite de luttes contre la domination coloniale se caractérise par des dynamiques complexes, parfois même conflictuelles entre elles et avec des implications qui transcendent les acteurs et les limites géographiques des territoires concernés. Ces dynamiques sont imbriquées dans des processus concomitants, notamment dans la gestion des héritages du colonialisme – (dis)continuités institutionnelles, entre autres – et dans la construction politique de nouveaux États-nations en tant qu’entités nationales et indépendantes. Ces dynamiques conduisent aujourd’hui à un processus inachevé, caractérisé par divers avatars de la colonialité : les ramifications post-coloniales tissées par le capitalisme global, l’impérialisme culturel, la relation de dépendance (à différents niveaux) et l’inégalité structurelle héritée de la situation coloniale ont activé le néocolonialisme dans la période post-indépendance, comme modalité de rapport entre les nouveaux États africains et les anciennes puissances colonisatrices, etc.
Il est donc pertinent de réfléchir sur les indépendances nationales africaines, en mettant l’accent sur les territoires qui ont été sous la domination coloniale portugaise : l’Angola, le Cap-Vert, la Guinée-Bissau, le Mozambique et São Tomé e Príncipe. Il existe une historicité particulière qui caractérise les dynamiques d’indépendance (certaines obtenues par la lutte armée, d’autres non) et le processus de construction de l’État post-colonial dans chacun de ces territoires. L’objectif de ce numéro thématique est donc de solliciter des articles qui mettent en lumière des aspects spécifiques liés à la construction de l’indépendance nationale et de l’État dans ces pays. Des articles qui non seulement problématisent les contours théoriques, idéologiques et symboliques du concept d’indépendance nationale (à travers des discours et des récits de diverses natures), mais qui examinent également les pratiques et les répertoires d’action mis en œuvre pour matérialiser l’État-nation dans ces pays nouvellement libérés.
Nous encourageons ainsi la soumission de propositions analytiques et empiriques innovantes (basées sur des données, des sources et des recherches inédites) sur divers thèmes et champs d’action – politique, culture, éducation, arts, questions de genre, mobilisation populaire, gouvernance, circulation de savoirs et de répertoires d’action, construction de l’État, gestion des héritages coloniaux, diplomatie et relations étrangères, etc. Nous encourageons la soumission de propositions qui étudient :
les dynamiques de la guerre froide dans la construction de l’État et des indépendances ;
les relations avec les luttes alors en cours en Afrique australe ;
les réseaux de solidarité de l’internationalisme révolutionnaire ;
le rôle de figures moins connues que le récit post-colonial dominant n’a pas pris en compte ;
les (ré)interprétations dans le domaine de l’activisme mémoriel produites par de nouveaux acteurs de la société civile et d’autres sujets proches du thème de ce numéro.
Les articles qui mobilisent différentes échelles (locale, régionale, internationale ou transnationale) pour mettre en évidence les processus d’indépendance sont toujours les bienvenus, de même que les recherches comparatives et les études de cas sur des thèmes, des aspects, des réalités et des pratiques dont les nuances sont soulignées dans l’analyse.
Compte tenu du caractère interdisciplinaire et trilingue de la revue Lusotopie, les contributions peuvent être envoyées en français, en anglais ou en portugais.
Les propositions, sous forme de résumé (500 mots maximum), contenant le titre, le nom et l’affiliation institutionnelle du ou des auteur(s), doivent être envoyées à lusotopie[atgmail.com] jusqu’au 31 janvier 2025.
Calendrier
Notification d’acceptation du résumé : 5 février 2025.
Soumission de la première version de l’article : 30 mai 2025.
Soumission de la version finale après évaluation de l’article : 30 septembre 2025.
Publication : décembre 2025.
Page créée le mercredi 18 décembre 2024, par Webmestre.