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Séances de séminaires terminées
Du 12 octobre 2019, 14 h 30 au 28 octobre 2019 16 h 30 : Michel Erpelding, « Le droit international antiesclavagiste des « nations civilisées (1815-1945) »
Michel ERPELDING, Diplômé de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et de l’Institut national des langues et civilisations orientales Chargé de recherche à l’Institut Max Planck Luxembourg
Samedi 16 novembre 2019, 14 h 30-16 h 30 : Anne Ulrich-Girollet, « Victor Schoelcher, républicain et franc-maçon »
Samedi 7 décembre 2019, 14 h 30-16 h 30 : Bertrand Van Ruymbeke, « Pouvoirs et contestations dans les colonies de l’Amérique britannique continentale (1640-1783) »
SEANCE ANNULEE
« Du XVIe au XVIIIe siècle, les Anglais fondent des colonies le long du littoral du continent nord-américain de Terre-Neuve à la Géorgie. Ils importent des esclaves africains et repoussent les sociétés amérindiennes au-delà des Appalaches. En 1776, l’Amérique s’embrase. Les révolutionnaires défient la Grande-Bretagne et déclarent l’indépendance de treize colonies qui s’unissent pour donner naissance aux Etats-Unis. Un pays est né, une république fédérale. »
Samedi 8 février 2020, 14 h 30-16 h 30 : Anne Lafont (EHESS), « L’art et la race »
« En se fondant sur un corpus d’œuvres d’art connues et moins connues, Anne Lafont, historienne de l’art et directrice d’études à l’EHESS, revisite les Beaux-Arts au XVIIIe siècle sous l’angle de la représentation des Noirs, figures qui, non seulement, articulent savoirs anthropologiques et expériences esthétiques, mais aussi histoire du luxe métropolitain et histoire de l’esclavage colonial.
Le livre qu’elle va présenter est fondé sur une recherche de plus de dix ans sur les formes qu’ont prises les figures de l’Africain et de l’Africaine dans l’art continental et colonial français d’avant l’imaginaire abolitionniste. Il couvre les cultures visuelles et artistiques qui vont de la fin du XVIIe siècle – à l’époque de Coypel, Mignard, Largillière… – quand les colonies antillaises commencèrent à percer dans le champ artistique métropolitain, au premier tiers du XIXe siècle – à l’époque de Girodet, Benoist et Léthière jusqu’à Géricault… – quand l’échec de la première abolition de l’esclavage (1802) durcit l’iconographie partisane, mettant la violence des vies dans les plantations à l’ordre du jour de la création artistique.
L’ouvrage (L’art et la race, l’Africain (tout) contre l’œil des Lumières)a obtenu le prix Fetkann Maryse Condé dans la catégorie recherche en 2019. Ce prix est décerné chaque année par le Cifordom.
Samedi 25 avril 2020, 14 h 30-16 h 30 : Lionel Trani, « Esclaves empoisonneurs »
Samedi 6 juin 2020, 09 h 28-10 h 28 : Virginie Adane, « De la Nouvelle Amsterdam à New York » // Séance Annulée
La conférence sera précédée de l’assemblée générale annuelle
Colloque
24-25 janvier 2020 (Saint-Ouen & Paris)
« Au cœur d’une controverse relative à sa suppression de la Constitution de 1958, le terme de race (qui a en revanche disparu de la législation du travail), fait aujourd’hui débat dans le champ des sciences sociales et humaines. Il peut être légitime dès lors de s’interroger sur son usage au sein de la société française (y compris ses colonies, puis ses Outre-mer) depuis le XVIIe siècle. Aujourd’hui, certains chercheurs projettent la catégorie de « race » comme la matrice des rapports sociaux au sein des colonies esclavagistes françaises puis post esclavagistes et par effet de vase communiquant sur le territoire continental en usant de concepts importés d’autres situations coloniales comme le « racisme systémique, d’État ou structurel ». Prenant en compte les singularités économiques, sociales et culturelles spécifiques à l’Hexagone et à ses Outre-mer dans la diachronie, d’autres pensent que cette catégorie ne constitue qu’une variable de ces sociétés voire une conséquence.
Ce colloque a pour but d’analyser dans les sources les usages du terme de race, dans le contexte français depuis le XVIIe siècle, qui marque le début de la colonisation esclavagiste menée par des élites marchandes avec le soutien de la monarchie. Il s’agira dans un premier temps de voir comment les termes de race, mais aussi de sang, auquel le premier est initialement étroitement lié, sont utilisés, avant même le début de la colonisation. Depuis quand et comment les sources utilisent-elles des expressions telles que « noblesse de sang », « noblesse de race », « race des Carolingiens »… Quels sont les usages de ces termes dans le discours religieux, nobiliaire, zootechnique ? Quelles sont les grammaires de l’usage du mot race avant même que l’esclavage ne se développe dans les colonies françaises ?
Le développement de l’esclavage colonial et l’arrivée de personnes « non-blanches » sur le territoire du Royaume de France créent-ils des usages nouveaux du terme, selon quelle fréquence ? Avec le développement des enfants nés de la fréquentation légitime ou non entre personnes d’origine européenne et personnes africaine ou d’ascendance africaine, l’expression « sang-mêlé » est largement employée dans les colonies, mais aussi dans le Royaume de France.
Alors que le terme de race semble assez peu utilisé dans les sources portant sur les colonies avant la Révolution française, son usage devient beaucoup plus fréquent après celle-ci. Quelles incidences le développement des idées abolitionnistes a-t-il sur l’usage du terme « race » ? Lors de la première (1794), puis de la seconde abolition (1848) la mise en place de la citoyenneté pour les libres de couleur puis pour les esclaves aurait dû supprimer la hiérarchie juridique selon la couleur de peau. Le développement de l’usage du terme de « race » dans les sources portant sur les colonies n’est-il pas la manifestation de la mise en place d’un nouveau système de domination inégalitaire, fondé sur des inégalités supposées « naturelles entre les hommes » ? On reviendra aussi sur le jeu complexe des présences et des absences de la catégorie de race, au cours de ce qui constitue à la fois le moment maximal de l’institutionnalisation et de la diffusion d’un savoir anthropologique sur les races humaines, de la banalisation de la catégorie de race pour décrire les groupes humains dans l’espace public, et, en parallèle, une nouvelle phase de colonisation, fondée sur un modèle d’exploitation et de domination non-esclavagiste, entre la colonisation de l’Algérie (1830) et l’apogée de l’empire colonial français sous la 3e République.
La période qui suit la 2de Guerre mondiale et les politiques ouvertement racistes de la période vichyste et exterminatrices de l’occupation allemande, ainsi que la phase de décolonisation qui s’ouvre dans les années 1950-1960 sont marquées par un ensemble de transformations, complexes, ambiguës, et encore relativement mal étudiées, notamment pour le cas français, des usages antérieurs de la notion de race. D’un côté, les usages antérieurs de la race se trouvent remis en cause, au nom de la science, certains prônant l’abandon d’un terme liée aux pires idéologies du XXe siècle ; d’autres estimant qu’il convient de distinguer entre un usage scientifique, légitime, refondé autour de l’étude des groupes sanguins et la génétique, de ses détournements idéologiques et politiques. Comme diverses études le montrent désormais, on est loin d’une remise en cause unanime de la notion de race du côté des sciences biomédicales dans les années 1950-1960. Si le concept se transforme effectivement, et se trouve particulièrement remis en cause dans les années 1970-1980, les usages perdurent et le retour d’une conception biologique de la race, particulièrement marqué Outre-Atlantique depuis les années 2000, doit être situé dans cette perspective. D’un autre côté, le terme est aussi approprié par les sciences sociales qui, notamment dans la suite des enquêtes lancées par l’UNESCO après 1945, se focalisent sur les rapports sociaux entre des races avant tout définies par des mécanismes sociologiques et sur le racisme entendu dans un sens large de discriminations, stigmatisations ou préjugés liés à un certain nombre de caractères essentialisés et naturalisés. En parallèle, une série de mouvements défendant un « racisme anti-raciste » ou un « racialisme » stratégique se développent, qui font de la race une arme (à double tranchant, peut-être) dans un combat politique pour l’émancipation et la reconnaissance. Il s’agira d’examiner certains des enjeux et des problèmes liés à ces évolutions.
Il s’agit par la diffusion de connaissances scientifiques de déconstruire la scientificité du concept de race et de ses hiérarchies en analysant dans les sources comment ces mécanismes se sont mis en place. Il s’agit d’analyser la manière dont depuis des décennies, les sciences sociales, mais aussi les sciences exactes luttent pour déconstruire, mais aussi, parfois, reconstruire la catégorie de race.
Ces rencontres s’intègrent dans le Grand séminaire d’histoire des Outre-mer, séminaire annuel entre des chercheurs de l’hexagone et de l’Outre-mer qui dans sa programmation pluriannuelle s’intéresse aux questions de la couleur et la race. Lors de son avant-dernière session en Martinique en 2016, le séminaire s’était interrogé sur l’articulation entre couleur et liberté.
Ce Grand séminaire d’histoire des Outre-mer devra permettre les échanges entre historiens, anthropologues, philosophes, historiens de l’art, juristes, généticiens, biologistes. Il se limitera au cas français, mais les comparaisons avec d’autres exemples seront les bienvenus.
Le Grand séminaire d’histoire des Outre-mer se veut un lieu d’échanges entre chercheurs, mais aussi avec tous les »
Vendredi 24 (École normale supérieure, 45 rue d’Ulm et 24 rue Lhomond, Paris 5e)
samedi 25 janvier 2020 (Centre Panthéon de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 12, place du Panthéon, Paris 5e).
Participation libre dans la limite des places disponibles.
Contact : Frédéric Régent, Maître de conférences à l’école d’Histoire de la Sorbonne, IHRF-IHMC (CNRS, ENS, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne).
Frederic.regent chez univ-paris1.fr
Samedi 14 mars 2020 (Paris)
Table ronde sur la traite des esclaves
par Kouakou BI KAKOU, Hayri Göksin ÖZKORAY, Raphaël THIÉBAUT
Séance commune entre l’APECE (Association pour l’étude de la colonisation européenne) et le CM98 (Comité marche du 23 mai 1998).
À partir des travaux universitaires des intervenants : La Côte des Quaqua dans la traite négrière atlantique du XVIIIe au XIXe siècle ; L’esclavage dans l’Empire ottoman (XVIe-XVIIe siècle) : fondements juridiques, réalités socio-économiques, représentations ; Les traites des esclaves néerlandaise et française à Madagascar aux XVIIe et XVIIIe siècles ; les débats de cette Table ronde permettront de confronter les travaux des trois jeunes historiens. Ils s’articuleront autour des différentes formes, aspects et évolution de la traite des esclaves.
Ces trois historiens ont été récompensés par le prix de thèse du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage et une mention spéciale à ce prix en 2018 et 2019. Raphaël Thiébaut à reçu le prix de thèse 2019 de la Société française d’histoire maritime.
L’objectif de l’APECE est de favoriser les recherches et leur diffusion autour de la période dite "intermédiaire" entre les deux grandes phases de l’expansion coloniale européenne. C’est-à-dire entre l’apogée de la colonisation plantationnaire esclavagiste et sa remise en cause puis sa destruction plus ou moins radicale selon les lieux et les temps, ouvrant la voie à la "colonisation nouvelle" qui répudiait la traite et l’esclavage et se fixait une "mission civilisatrice" envers les peuples extra-européens...
Pour développer cet objectif, l’APECE organise :
une conférence mensuelle à l’université de Paris I (depuis 1995)
de grands colloques internationaux autour de ses thèmes centraux de recherches
la publication d’ouvrages qui font autorité
Coordonnées
APECE (1750-1850), 17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris
infoapece chez yahoo.fr
Page créée le lundi 2 mars 2020, par Dominique Taurisson-Mouret.