Accueil ▷ Actualités ▷ Actualités
Appel
Date limite de soumission : dimanche 15 septembre 2024
Le numéro 29 de la revue Amerika sera consacré aux « petits bêtes » (insectes, arthropodes) et à leur représentations dans les Amériques, principalement dans la littérature jeunesse. L’insecte, scruté surtout au prisme de la culture européenne, apparaît petit, répugnant, parfois utile (l’abeille), parfois exemple de ténacité et de courage (la fourmi). Qu’en est-il dans l’espace américain ? Les cultures autochtones déploient-elles des discours et des images renvoyant à une relation singulière au monde des « petits bêtes », différente ou articulée à celles des cultures européennes, et suscitant un regain d’intérêt dans le contexte actuel ? En quoi l’étude des insectes en littérature, depuis le champ des études aréales, nous permet-il d’approfondir notre connaissance des rapports à la nature dans les Amériques et de dégager des pistes d’action éducative mobilisant les ouvrages publiés pour la jeunesse ?
En articulation avec le séminaire « Les ‘petites bêtes’ dans la littérature de jeunesse » du groupe de recherche et d’étude sur culture écrite et sociétés (GRECES) de l’équipe CELLAM (université Rennes2), le présent appel invite à réunir des travaux qui interrogent les discours et représentations, la création littéraire et les usages d’ouvrages sur les insectes et autres « bichos » dans les littératures à destination de la jeunesse principalement, dans les Amériques.
Les insectes de comptines et de contes, de fables et de mythes, de récits et de documentaires, font partie de ces “petites bêtes” qui ont peuplé notre enfance et traversé nos lectures, et composent avec d’autres animaux un bestiaire réel et imaginaire qui fait partie intégrante de nos cultures. Depuis quelques décennies, alors que les conséquences de l’exploitation non contrôlée des ressources naturelles se sont faites chaque jour plus visibles, les opinions publiques se sont alarmées de l’impact du changement climatique sur leur vie quotidienne : les insectes ont fait alors leur entrée dans le champ médiatique. En 2008, Hubert Reeves revenait sur l’affirmation sans doute apocryphe d’Albert Einstein, selon laquelle le sort des humains serait lié à celui des abeilles, et concluait : « la phrase, quelle que soit la version, véhicule un message important : Le sort de l’humanité est lié à celui des pollinisateurs. Et ce sont surtout des insectes, dont les abeilles ». Depuis, l’extinction des insectes est devenue un sujet particulièrement médiatisé, en raison de sa valeur d’indicateur des menaces qui pèsent sur l’environnement et sur nos sociétés. Ce contexte a donné un nouveau souffle aux champs de recherche sur les liens entre littérature et écologie qui ont émergé dans le sillage de la publication de l’ouvrage de Rachel Carson, Printemps silencieux, en 1962. Les « animal studies » (Peter Singer, Animal Liberation, 1975), la zoopoétique (Anne Simon, 2010), et l’écocritique explorent notamment ce que Carlos Aldunate Balestra (2001) appelle « le facteur écologique », c’est-à-dire, « la conciencia clara y constante de la interconexión radical entre vida humana y el medio ambiente, y de la responsabilidad cada vez mas urgente de responder a la crisis de supervivencia en la que se encuentra el planeta ». Au-delà de l’étude et de l’analyse des discours et des représentations, la question de l’éducation à l’environnement se pose avec plus d’urgence que jamais. Les Nations Unies ont fixé un objectif pour 2030 : celui de garantir que tous les élèves acquièrent les connaissances théoriques et pratiques nécessaires pour promouvoir le développement durable. L’éducation est ainsi mobilisée pour éveiller les consciences au problème environnemental actuel et impulser de nouvelles attitudes par rapport à la nature et au vivant. Cette action sur les comportements ne peut faire l’économie d’une réflexion sur l’influence des imaginaires, des récits, des constructions héritées, sur le rapport de l’homme à son environnement dans des cultures et des espaces singuliers.
Les monographies sur les insectes en littérature sont rares. En 2022, L’insecte au miroir des livres pour la jeunesse , dirigé par Christiane Connan Pintado, offrit un ensemble d’études sur la présence des insectes en littérature de jeunesse, interrogeant l’influence des genres et formes littéraires et proposant une réflexion sur les enjeux symboliques de la rencontre entre l’insecte et l’homme. L’insecte, scruté surtout au prisme de la culture européenne, apparaît petit, répugnant, parfois utile (l’abeille), parfois exemple de ténacité et de courage (la fourmi). Qu’en est-il dans l’espace américain ? Les cultures autochtones déploient-elles des discours et des images renvoyant à une relation singulière au monde des « petits bêtes », différente ou articulée à celles des cultures européennes, et suscitant un regain d’intérêt dans le contexte actuel ? En quoi l’étude des insectes en littérature, depuis le champ des études aréales, nous permet-il d’approfondir notre connaissance des rapports à la nature dans les Amériques et de dégager des pistes d’action éducative mobilisant les ouvrages publiés pour la jeunesse ?
Les propositions de communications devront aborder une ou plusieurs figures d’insectes ou autres « petites bêtes » (arthropodes) et privilégier les ouvrages pour la jeunesse, mais d’autres corpus pourront être acceptés si leur étude peut s’insérer dans les axes indicatifs suivants :
Origines, avatars, créations : études sur la genèse et l’évolution des représentations des insectes, des images et valeurs associées, et sur les liens entre enfance et nature dans les littératures jeunesse, dans différentes langues et aires géographiques, ce qu’elles révèlent en creux des cultures et des imaginaires. Créations récentes et articulation avec les récits hérités.
Édition, circulation, échanges : articles sur les traductions, les éditions, rééditions et réécritures de récits sur les insectes issus des cultures autochtones, européenne, asiatique ou d’ailleurs, dans les Amériques.
Vulgarisation, éducation : articles proposant une réflexion sur le lien dialogique entre la littérature comprise comme champ de la fiction et la vulgarisation des sciences et/ou sur l’usage éducatif des livres pour la jeunesse mettant en scène les insectes, dans le cadre des politiques d’éducation à l’environnement déployées dans les pays du continent américain.
Les résumés doivent avoir une longueur de 250 mots maximum et être accompagnés des informations suivantes : nom, affiliation scientifique, rubrique de publication souhaitée (dossier, Mélanges, Varia/opinions, Entretiens, Comptes-rendus) et cinq mots-clés. Ils doivent être envoyés à cellam-amerika chez univ-rennes2.fr et catherine.sablonniere chez univ-rennes2.fr avant le 15 septembre 2024.
Les articles doivent être rédigés en anglais, espagnol, français ou portugais, et comporter un maximum de 40.000 signes. Les normes de rédaction se trouvent ici
Calendrier de remise
15 septembre 2024 : envoi des résumés
1er octobre 2024 : Réponse du comité éditorial
15 octobre 2024 : date limite d’envoi des articles
Fin décembre2024/courant janvier 2025 : publication du numéro
Comité scientifique
Catherine Sablonnière, MCF, Université de Rennes 2
Anaïs Fabriol, MCF HDR, Université de Rennes 2
Néstor Ponce, PR Émerite, Université de Rennes 2
Comité de Rédaction d’Amerika
Page créée le lundi 26 août 2024, par Webmestre.