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Appel
Date limite de soumission : jeudi 15 mai 2025
L’exploitation des richesses minières a joué un rôle central dans l’histoire de l’humanité, marquant une évolution majeure qui a façonné les révolutions scientifiques et économiques des époques modernes. Cette dynamique a transformé, non seulement le paysage géographique, mais aussi les structures sociales, entraînant une migration significative de la main-d’œuvre des zones agricoles vers les centres miniers, favorisant ainsi l’émergence et le développement de nouvelles villes.
La Tunisie, riche en ressources minières, n’a pas échappé à cette mutation. Son héritage minier a considérablement influencé son histoire architecturale, urbaine, économique et sociale. Avec l’instauration du protectorat, des exploitations minières à grande échelle ont attiré une main-d’œuvre composée d’étrangers et de populations locales, engendrant la création de cités minières dans diverses régions du pays. L’exploration de l’histoire de cette production minière et de ses activités annexes permet de mieux comprendre les dynamiques urbaines et les concepts architecturaux de ces villes. Il est crucial d’examiner ces cités et leurs contextes sous différents angles de vue : local, régional, national, maghrébin, voire méditerranéen. Cet objectif implique d’analyser les stratégies et les modalités mises en place par les divers acteurs ayant contribué à leur évolution.
Dans ce cadre, il est pertinent de définir les pratiques techniques, socio-économiques et symboliques qui ont influencé la conception des espaces architecturés dans un contexte minier donné. En examinant les pratiques et la législation en vigueur qui a structuré le secteur à l’époque de l’édification, un retour sur les projets initiateurs pourrait en révéler les faiblesses et les incohérences, voire certains antagonismes.
L’urbanisation des zones minières s’est caractérisée par une attention particulière à l’hygiène et à l’accessibilité financière des logements pour les mineurs, moyennant l’utilisation de matériaux locaux et l’optimisation des surfaces. Cette approche urbaine affiche un aspect colonial, où les formes urbaines visaient à améliorer les conditions de vie des travailleurs tout en soulignant une hiérarchisation sociale stricte allant jusqu’à une ségrégation spatio-sociale.
Les typologies architecturales créées dans les régions minières tunisiennes pendant la période coloniale montrent une variété de styles qui répondent aux besoins fonctionnels des travailleurs miniers, sans vraiment tenir compte de la spatialité ancrée dans la société locale.
Les formes architecturales et urbaines de cette époque continuent d’influencer l’identité des zones minières dans leurs relations aux sites de production, dictant toute l’infrastructure urbaine et modelant les quartiers résidentiels.
Cependant, cet héritage historique souffre d’un manque de valorisation, de préservation et d’entretien, mettant en péril la survie d’un patrimoine national précieux. Des chercheurs et des responsables locaux ont observé, avec inquiétude, la détérioration progressive de certains bâtiments qui périssent ou perdent leurs caractéristiques identitaires en raison d’abandon ou de reconversion anarchique. Il est donc impératif de préserver l’authenticité de ce patrimoine, non seulement pour signaler et limiter sa dégradation, mais aussi pour assumer une responsabilité envers ce legs du XIXᵉ siècle.
En valorisant ce patrimoine, la Tunisie pourrait illustrer l’évolution de son secteur minier et son impact sur son économie contemporaine. L’intégration du patrimoine minier dans le cycle économique, à travers une démarche durable, ouvrirait des perspectives novatrices. Ce processus doit être accompagné d’une approche globale incluant la protection des sites historiques et la mise en place de programmes éducatifs et culturels. Des initiatives telles que la création de musées ou de centres d’interprétation, l’organisation de visites guidées dans des circuits identifiés et l’installation de rituels d’événements culturels sont essentielles pour renforcer l’identité culturelle locale et nationale.
Plusieurs interrogations demeurent essentielles pour comprendre cette thématique dans sa dynamique : Comment le mode de vie des villes minières a-t-il impacté les modes de vie traditionnels des Tunisiens ? À quel niveau les concepts ont-ils intégré les besoins locaux et l’identité socioculturelle lors de la planification urbaine et de la conception architecturale ? Quelles en ont été les influences sur l’évolution des habitats miniers ? Quels seraient les modèles-types de cité minière coloniale et quelles en seraient les caractéristiques ? En quoi l’industrie minière distingue-t-elle un urbanisme colonial particulier ?
Ces réflexions invitent à approfondir les interrelations complexes entre l’urbanisme, les espaces architecturés, les dynamiques sociales et les contextes historiques des villes minières en Tunisie.
Trois axes majeurs essayent de couvrir les différentes dimensions qui s’entremêlent dans cette thématique complexe dont essentiellement :
La dimension historique
La dimension socio-économique
La dimension socioculturelle
La dimension urbano-architecturale
La dimension écologique et environnementale
Axe 1 : Aux origines des installations minières en Tunisie
– Premières manifestations de l’exploitation minière : explorer et identifier des ressources minérales majeures exploitées, tout en évaluant leurs impacts sur l’économie locale via les témoignages archéologiques associés.
– Évolution des pratiques d’exploitation : illustrer et examiner l’influence des différentes civilisations sur l’extraction des ressources minérales et les techniques utilisées durant les périodes préhistoriques, antiques et médiévales.
– Premières concessions d’exploitation minière en Tunisie : étudier les premiers accords d’exploitation des ressources minières et leurs impacts économiques et sociaux.
– Développement des infrastructures minières : examiner l’influence des réseaux commerciaux et des échanges socio-économiques régionaux.
Axe 2 : Urbanisme, architecture et mode d’occupation de l’espace
– Mode d’occupation de l’espace : étude des organisations spatio-fonctionnelles des cités minières, en analysant leurs implantations, leurs distributions et leurs répartitions selon les divers besoins, les exigences de l’exploitation, les potentialités et les contraintes et les conditions de vie des travailleurs.
– Typologie des cités minières : analyse des différentes configurations architecturales et urbaines, englobant les habitations, les infrastructures et les espaces publics.
– Ressources patrimoniales : étude des infrastructures existantes, en vue d’évaluer les possibilités de régénérations urbaines, en revitalisant les sites miniers avec leur patrimoine industriel dans une démarche durable faisant face aux exigences urbaines contemporaines.
– Défis environnementaux : considération des impacts écologiques liés à l’exploitation minière, tels que la dégradation des sols, la contamination des eaux et la pollution atmosphérique, et présentation de solutions techniques envisageables pour les atténuer et/ou s’en protéger.
Axe 3 : Identité minière et patrimoine industriel
– Impacts socioculturels et économiques de l’exploitation minière : étude de l’influence de l’exploitation minière sur les communautés locales (les dynamiques sociales, les changements culturels, les modes de vie, …) et l’injection d’une fonction économique compatible (centres culturels et de loisirs offrant de nouvelles expériences spatiales, circuits touristiques valorisant le patrimoine minier, centres artisanaux promouvant le savoir-faire artisanal et des pratiques culturelles liées au travail minier, …).
– Syndicalisme et réglementation du travail minier : examen des conditions de travail dans les mines et de l’évolution des droits des travailleurs, en soulignant l’importance de l’engagement des communautés locales dans la valorisation de leur patrimoine et de leur savoir-faire minier.
– Mémoires des mines : présentation d’initiatives visant à transformer les sites miniers en lieux de mémoire, de culture et de témoignage, explorant la manière dont la mémoire des mineurs et des communautés minières se manifeste aujourd’hui et mettant en valeur les sites miniers emblématiques qui témoignent de cette histoire.
Conditions de soumission
Les propositions de contribution (en arabe, en français ou en anglais, formats Word/PDF) devront compter 300 mots.
Chaque soumission doit inclure les éléments suivants :
Nom, prénom et affiliation de l’auteur ; Adresse e-mail ; Titre de la communication ; 5 mots-clés.
Les propositions sont à transmettre à colloquesitescites01minieres chez gmail.com
Echéances :
Soumission des résumés : 15 mai 2025
Notification d’acceptation : 30 mai 2025
Soumission des textes intégraux : 15 septembre 2025
Organisateurs
Archi Mag : Magazine de l’Architecture du Maghreb et du Monde Emergent (en ligne).
LAAM : Laboratoire d’Archéologie et d’Architecture Maghrébines.
LaRPA : laboratoire de recherche en patrimoine et architecturologie.
Coordination scientifique
Beya Abidi - Université de la Manouba,
Sadok Chaieb - ArchiMag,
Rym Ben Younès - ArchiMag,
Ghada Chérif - Université de la Manouba,
Hichem Ksouri - ArchiMag
Comité scientifique
Fahker Kharat- Université de Carthage
Ahmed Saadaoui- Université de la Manouba
Noureddine Dougui- Université de Tunis
Leila Ammar- Université de Carthage
Ahmed el-Bahi- Université de Kairouan
Beya Abidi- Université de la Manouba
Ali Taieb- Université de la Manouba
Yassin Halouani- Université de Carthage
Comité d’organisation
Afef Trabelsi- Université de la Manouba
Hela H’mem- Université de la Manouba
Meriem Jegham- Université de la Manouba
Ahlem Ben Abdessalem- Université de Tunis
Henda Araibi- Université de Tunis
Hayet Badrani- Université de Carthage
Haifa Gebs- ArchiMag
Nawal Ben Hsain- Université de Carthage
Safa Chérif
Page créée le mercredi 7 mai 2025, par Webmestre.