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Jeudi 18 septembre 2014
Le groupe d’Histoire du Droit des Colonies de Montpellier (HDC) poursuit sa réflexion sur l’impact de la norme en milieu contraint, considérant à la fois l’espace colonial français et ses analogies contemporaines. Après avoir porté un premier regard en 2011 sur la norme en matière d’environnement, il a rassemblé à nouveau plusieurs chercheurs de disciplines aussi différentes que le droit, l’histoire, la pharmacie ou la philosophie pour questionner cette fois l’emprise de la norme sur l’animal. Découvrir l’animal suppose de voyager dans l’espace et dans le temps, de traverser tous les continents, toutes les périodes (de la Grèce antique à aujourd’hui, en passant par l’époque coloniale). Partout et toujours, il apparaît qu’il échappe aux classifications dans lesquelles on cherche à le cantonner. De par sa nature même, l’animal dérange. D’ailleurs, en dépit — ou à cause – des 1460 articles répartis dans 37 codes différents que le droit français lui a déjà consacrés, il se retrouve encore aujourd’hui au cœur de notre actualité juridique la plus récente. L’animal serait-il trop incertain pour pouvoir être rangé ? Il appartient en effet à nombre d’espèces qui se bousculent dans cet ouvrage : bovins, équidés, chiens, poissons... et maintenant primates non humains. Il répond à de multiples fonctions : animal de laboratoire, animal mis au travail, animal de guerre, animal de compagnie, animal produit de consommation… et se retrouve affublé d’une quantité de qualificatifs : sacralisé, errant, transcatégoriel… Et même un simple bœuf n’est peut-être pas qu’un bœuf ! Si l’animal n’était pas si compliqué, nous aurions réussi à le ranger. En réalité, qu’il soit « singulier-pluriel » « transcatégoriel » ou envisagé de manière singulière, l’animal demeure comme le reste des choses auxquelles le droit l’associe, l’objet de l’opportunisme de l’homme habile à en tirer le meilleur parti, la plus grande utilité, l’utilité primant la nature. De fait, quel que soit l’appareil normatif qu’on invente pour lui — et cet ouvrage le montre brillamment — l’animal finit toujours par révéler et finalement conjuguer nos pluralités, nos diversités, nos points de vue « à partir d’un point » où l’homme n’est jamais loin ou tout contre. Si l’animal dérange, l’homme est celui qui le range. Lequel des deux est-il alors le vrai facteur du désordre de l’ordre animal ?
Eric de Mari, professeur d’histoire du droit et Dominique Taurisson-Mouret, ingénieur de recherche CNRS conduisent dans l’UMR « Dynamiques du droit » les recherches originales menées depuis plus de dix ans sur l’emprise du droit dans l’espace colonial français et ses conséquences sur les territoires ex-colonisés.
328 pages
Victoires Editions
ISBN : 978-2-35113-229-6
44€
Histoire du droit des colonies
Parution : 10/2014
Vous pouvez commander l’ouvrage auprès de philippe.hugot chez umontpellier.fr
Page créée le jeudi 4 décembre 2014, par Dominique Taurisson-Mouret.