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Appel
Date limite de soumission : mercredi 31 décembre 2025
Entre 1904 et 1908, les peuples herero et nama vivant sur le territoire de l’actuelle Namibie ont subi un véritable massacre de la part des forces impériales allemandes[1]. Ce crime était lié à une attitude réactionnaire des populations autochtones, face aux règles imposées mais aussi aux abus perpétrés par l’administration coloniale allemande. Les forces coloniales mettaient en place une stratégie qui alliait violence et brutalité. Pour étouffer cette « révolte », le général Lothar von Trotha[2] enjoint ses troupes du Kaiser à tuer sans distinction, condamnant ainsi hommes, femmes et enfants à partir du 2 octobre 1904[3]. A leur tour, les Nama prennent les armes contre les Allemands et subissent le même sort que les Herero. Dans les camps de concentration ouverts en 1905, comme ceux de Windhoek, Swakopmund et Shark Island, les prisonniers Nama et Herero sont éliminés par le travail et succombent à la maladie, aux mauvais traitements et à la malnutrition. Des crânes de victimes sont alors envoyés en Allemagne à des fins de recherches scientifiques raciales[4].
Ce génocide n’est autre qu’une illustration de la barbarie et surtout de la violence que les troupes coloniales européennes mettaient en place pour mater toutes formes de contestations des autochtones. Ainsi, cette manière de faire n’était étrangère à aucune des puissances coloniales installées en Afrique au tournant du XIXe siècle. Bien plus qu’une stratégie, c’était la norme pour toute administration coloniale. Cette forme d’imposition par la force pose donc la problématique des méfaits de la colonisation à l’échelle mondiale et plus particulièrement africaine. Pour la corporation historienne, trois raisons peuvent expliquer la violence coloniale. D’abord, la volonté de contrôler un groupe d’individu qui résistait acharné à toutes formes de domination, ensuite la mise en place du travail forcé pour atteindre une certaine suffisance économique et enfin la question idéologique qui postule qu’un groupe de personnes a la responsabilité de dominer un autre groupe pour des desseins religieux et philanthropiques (T. Getz, 2024, p.2).
Partant de ces constats, la violence devint le principal outil de soumission et de domination par excellence. Par conséquent, les colonisés réagissaient à l’ordre colonial de diverses façons. Cela allait de l’acceptation à la résignation au refus plus ou moins déterminé (H ; D’almeida Topo, 1993). Cette résignation allait jusqu’ à la collaboration dans certains cas mais dans d’autres cas elle prenait la forme de résistance. En effet, certaines populations acceptaient la situation, parfois par contrainte ou par découragement, en occurrence l’acceptation résignée qui pouvait aller jusqu’à la collaboration avec les colonisateurs (par exemple, en travaillant pour eux ou en soutenant leur pouvoir). Pour d’autres populations, au contraire, elles refusaient l’ordre colonial de manière plus ou moins ouverte ou ferme. Cette une résistance qui pouvait prendre différentes formes : luttes armées, mouvements politiques, actions culturelles ou refus d’obéir.
Ainsi donc, il y avait les formes de résistances pacifiques qui sous-tendent une forme d’inertie et où aucun ordre n’était exécuté et les formes de résistances armées qui résultaient de situation courante mais dans un contexte particulier donnait était le détonateur d’une forme de révolte (H ; D’almeida Topo, 1993).
Le présent projet se propose d’abord d’être le creuset de réflexion sur l’impact des violences orchestrées par les administrations coloniales en Afrique et ensuite d’analyser les formes de protestations contre cet ordre colonial établi et leur survivance aujourd’hui. Plus spécifiquement, il a pour objectif de mesurer les formes d’expressions liant les violences et les résistances coloniales.
Il s’adresse particulièrement aux chercheurs juniors s’intéressants aux études africaines dans le contexte de la colonisation. Il doit permettre des échanges prolifiques d’idées sur ces questions.
Les différents axes de contribution
Les différentes contributions doivent s’inscrire dans les axes ci-dessous sans qu’ils soient toutefois exhaustifs :
1. Formes de violence coloniale
Répression militaire, massacres, déplacements forcés
Travail forcé, exploitation économique et écologique
Violences sexuelles et de genre
Racisme institutionnalisé et déshumanisation
2. Politiques de mémoire et d’oubli
Récits officiels et silences d’État
Mémoire orale et contre-mémoires locales
Muséalisation et patrimonialisation du colonialisme
3. Résistances et luttes
Mouvements anticoloniaux, figures de la résistance
Formes culturelles de résistance (musique, oralité, art visuel)
Héritages politiques des luttes de libération
4. Survivance, réparations, justice et décolonisation
Demandes de restitution et justice mémorielle
Réparations économiques et symboliques
Décolonisation des savoirs et des institutions éducatives
Modalité de soumission
La mise en œuvre de ce projet doit prendre la forme d’une conférence suivie de présentations. Les résumés et les abstracts sont à envoyer aux deux adresses suivantes à la coordination du projet kagbeve8 chez gmail.com et stephanekouzan09 chez gmail.com avant le 31 décembre 2025.
La conférence est projetée sous format d’un Workshop. Après la tenue de l’événement, il est également projeté l’édiction d’un ouvrage collectif qui rassemblera les différentes présentations du Workshop.
Les résumés doivent prendre la forme de textes courts de 300 mots maximum (1500-2000 caractères), comprenant une brève description ou un CV de l’auteur, le titre de la contribution, la problématique et la méthode, voire une esquisse de plan. Les mots-clés de l’abstract doivent atteindre un maximum de 5. Les contributions peuvent être soumises en allemand, en anglais ou en français.
Après un retour par mail le 15 février 2026, le Workshop est prévu du 21 au 23 Avril 2026 de façon hybride sous réserve de financements dans les mois à venir. Les contributions complètes sont à envoyer au plus tard le 30 juin 2026 et les évaluations auront lieu en juillet 2026 auprès du comité scientifique.
Les contributions ne doivent pas dépasser 15 pages (hors bibliographie), avec un interligne de 1,5 (1,00 pour le résumé) en police Times New Roman, taille 12.
Colloque
Du 21 au 23 avril 2026 (Université de Lomé)
Page créée le mardi 4 novembre 2025, par Webmestre.