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« Violences du droit et géopolitique coloniale »

Ce séminaire propose une réactualisation d’une critique radicale du droit où les scènes de violences du droit et la géopolitique coloniale deviennent inséparables. Son originalité est de s’efforcer de maintenir en même temps la possibilité d’une pensée immanente du droit qui ne reproduit pas la possibilité de réification des rapports de domination, d’exploitation et d’injustice. La réconciliation d’une société avec le droit se trouve-telle dans cette immanence du droit sans que ce dernier puisse être la sphère de justification de profanation du monde et des rapports sociaux de domination, c’est-à-dire sans renoncer à l’égalité et l’émancipation ?

Il est organisé par l’ISJPS, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne sous la direction scientifique de Xavier Philippe et Adler Camilus

L’histoire des pensées critiques est celle d’une rationalité saisie soit comme sphère émancipatrice, soit comme sphère assujettissante ou les deux, soit comme critique d’un imaginaire du monde qui se présente faussement comme scène originaire de toute subjectivation égalitaire et de l’universel se déployant progressivement dans l’Histoire. La déconstruction de celle-ci a été entreprise à plusieurs reprises (Théorie critique, critique postmoderne, études postcoloniales, décoloniales). Dans chacune de ces configurations théoriques, le droit n’est pas pensé de la même manière. Il ne rencontre pas non plus les différences construites de la même manière. Mais les expériences de violence (patriarcale, raciale et impériale) portées par le droit tendent à démontrer les modalités par lesquelles le droit se réalise par auto-perversion quand il codifie le patriarcat, le racisme (le Code noir), l’antisémitisme et la destruction des mondes élevés en objet de prise géopolitique (Conquête, colonisation, traites, esclavage, occupation, la rançon de la révolution haïtienne de 1804). Dans chacun de ces exemples d’auto-perversion du droit, il y a une rencontre avec les figures des différence face auxquelles l’universalité du droit devient celle d’une raison patriarcale, raciale et impériale. La colonialité du droit n’est qu’un exemple d’auto-perversion du droit dans laquelle le droit se réalise par auto-renoncement à son universalité. La géopolitique coloniale (fondée sur l’enchevêtrement des imaginaires impérial, patriarcal, racial et le capital) dont Le nomos de la Terre de Carl Schmitt reste l’exemple le plus radical dit aussi quelque chose de symptomatique du droit. Elle triomphe là où la puissance du droit souverain n’est plus alimentée par le conatus de certaines cités tombant nécessairement « sous le droit d’autrui ». (Spinoza, TP) Si elle se manifeste comme le droit de « ravager les pays conquis » (Tocqueville) jusqu’à provoquer la disparition des peuples dans l’histoire (Haïti), elle peut prendre aussi la forme d’un soft power.


Page créée le mercredi 19 février 2025, par Webmestre.


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