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Appel
Date limite de soumission : lundi 1er décembre 2025
Le colloque “Communautés coloniales” en Méditerranée entre l’Unité et l’occupation de la Libye aborde des thèmes encore relativement peu explorés au sein des études sur l’Italie contemporaine et sur les communautés italiennes à l’étranger, en particulier en Méditerranéen entre l’Unité italienne (1861) et l’occupation de la Libye (1911). La réflexion est centrée sur les liens étroits entre la dynamique migratoire globale qui caractérise l’Italie, l’expansionnisme italien et les conquêtes coloniales, autour de la perspective spécifique qu’offre la présence italienne en Afrique du Nord et dans les territoires de l’Empire ottoman avant l’occupation de la Libye.
L’historiographie a déjà accordé une grande attention aux aspects militaire, politique et culturelle du colonialisme formel. Les dynamiques qui mettent en relation migration, pratiques coloniales informelles et présence des communautés italiennes en Afrique du Nord et dans l’Empire ottoman ont toutefois été peu étudiées, bien que ces domaines de recherche aient suscité, ces dernières années, un intérêt croissant, avec des travaux consacrés aux personnels diplomatiques, mais aussi aux migrants et aux exilés.
Le colloque a pour point de départ une réflexion sur la signification du terme « colonie ». S’il est couramment utilisé, dans les documents officiels et dans la presse, pour désigner les communautés d’expatriés (italiens ou européens), par ses spécificités, le contexte historique et géographique méditerranéen en élargit et en transforme les frontières sémantiques. En effet, l’expansion commerciale, diplomatique et militaire des puissances coloniales européennes et la faiblesse des gouvernements locaux nationaux et supranationaux (comme l’Empire ottoman) à partir de la première moitié du XIXᵉ siècle font que ces groupements de personnes ne sont pas de simples communautés liées culturellement à la métropole. Cette transformation est due à trois raisons principales. La première est juridique et concerne le régime d’extraterritorialité dérivé des Capitulations. La deuxième est idéologique et se manifeste dans les projets expansionnistes que des figures politiques et intellectuelles du Risorgimento, tant des États pré-unitaires que du Royaume d’Italie, ont formulé à l’égard de la Tunisie et, dans une moindre mesure, de l’Égypte. La troisième raison est politique et concerne le rôle que les consuls et les élites des colonies joue dans les choix politiques de la « mère patrie » en Méditerranée.
Les propositions peuvent porter sur deux axes de recherche privilégiés. Le premier axe porte sur le rôle (culturel et politique) que la métropole attribuait aux « colonie s » méditerranéennes au sein de sa politique d’expansion régionale et de compétition avec les autres puissances européennes dans le partage de la Méditerranée et de l’Afrique. Le second axe s’attache à la perception que les Italiens – hommes et femmes, nationaux ou « protégés », appartenant aux élites ou aux classes populaires – avaient d’eux-mêmes et de leur présence, notamment en relation avec les populations locales. L’ensemble sera envisagé dans une perspective comparative avec la présence italienne plus large en Afrique et dans les Amériques, afin de mettre en évidence les ruptures et convergences.
L’objectif du colloque est donc de systématiser des questions encore fragmentées entre différentes disciplines et traditions historiographiques, en mettant en lumière la spécificité de la trajectoire historique italienne, tout en l’inscrivant dans un dialogue international plus large.
En se concentrant sur ces « colonies méditerranéennes », le colloque entend ouvrir de nouvelles pistes de recherche au croisement de l’histoire de l’Italie, de l’histoire des migrations, des études coloniales et postcoloniales, ainsi que de l’histoire méditerranéenne et mondiale, en réunissant approches disciplinaires diverses, sources hétérogènes et méthodologies comparées.
L’objectif est de favoriser le développement de nouvelles recherches dans les domaines de la migration, du colonialisme et du transnationalisme, en stimulant la recherche internationale sur le rôle de l’Italie dans l’histoire globale et coloniale, tout en offrant une perspective interdisciplinaire particulièrement pertinente pour les débats contemporains sur la mobilité, l’identité et les échanges culturels.
Conférencière invitée
Conférence plénière de Nicola Labanca (Università di Siena)*
Modalités de contribution
Pour postuler en tant qu’intervenant, il est demandé d’envoyer une proposition comprenant : le titre, l’affiliation, un résumé (maximum 400 mots) et une brève biographie (maximum 100 mots) avant le 1/12/2026 à comunitacoloniali chez gmail.com
Bourses
La SISSCO met à disposition des bourses de 150 € chacune, couvrant totalement ou en partie les frais pour les chercheuses et chercheurs de moins de 40 ans, non titulaires et non financées, afin de faciliter leur participation au séminaire en tant qu’intervenants. Les personnes qui souhaitent bénéficier de cette aide sont invitées à rédiger une courte note explicative justifiant la demande et précisant la façon dont la somme sera utilisée, à joindre lors de l’envoi de la proposition (maximum 200 mots). Le remboursement sera effectué après le colloque, sur présentation des reçus.
Séminaire
Le séminaire est organisé avec le soutien de la Société italienne pour l’étude de l’histoire contemporaine (SISSCO), de l’Association for the Study of Modern Italy (ASMI) et de l’Université de Turin, Département des cultures, de la politique et de la société.
L’événement est ouvert à toutes et à tous
Comité d’organisation
Beatrice Falcucci (Universitat Pompeu Fabra Barcelona – Università degli Studi di Firenze) et Costantino Paonessa (Università di Torino).
Atelier
12-13 mars 2026 (Università di Torino, Dipartimento di Culture, Politica e Società)
Page créée le mardi 4 novembre 2025, par Webmestre.